London Sustainable Calling
De l’énergie solaire dans le sud de Londres
Direction le quartier sud de la capitale britannique, Brixton. Ce nom vous est peut-être familier notamment pour les amateurs du peintre Van Gogh. Au XIXe il y a séjourné en famille quelques temps. Puis plus récemment Brixton est devenu comme un lieu de pèlerinage pour tous les fans de « glam rock » ayant été la ville de naissance du défunt David Bowie.
Sourire aux lèvres, allure sportive, et marche dynamique, Agamemnon Otero, entrepreneur engagé auprès des habitants défavorisés de Brixton m’a fait découvrir avec fierté les premiers panneaux solaires de Grande-Bretagne qui ornent les toits d’immeubles sociaux. Avec près de 30 000 personnes qui décèdent chaque année à Brixton prématurément à cause du charbon, et 20 000 à cause de la pollution de l’air, pour lui, ce projet est plus que vital. Cela fait près de 8 ans que les habitants les entretiennent eux-mêmes, et ont appris à les réparer, les fabriquer et à les déconstruire.
L’énergie ainsi produite alimente principalement ascenseurs et espaces communs. Ce projet a généré un immense élan d’enthousiasme, et suscité des vocations pour accélérer la transition énergétique. D’autres se sont lancé dans les jardins partagés, le compost, ou l’économie circulaire de proximité. Chaque habitant a ainsi le choix de pouvoir payer son électricité soit à EDF, ou à la coopérative. Et si les habitants choisissent cette dernière, ils pourront alors choisir de payer la facture via la monnaie locale, le Brixton Pound.
Que de chemin parcouru depuis le crépuscule industriel des usines automobiles Vauxhall à Brixton, au siècle dernier, il y a seulement 20 ans.
Le premier super marché d’un nouveau phénomène « Zéro déchet »
À Bohemia place, au numéro 6, ce petit magasin est en train de révolutionner depuis seulement 2 mois, notre façon de consommer.
Bruna Martins en tablier de travail, tatoos et piercing m’accueille tel un soleil dans un Londres à l’allure de saison et son froid hivernal. Depuis quelques semaines, cette vegan s’est lancée dans cette aventure avec son associé Ingrid, ancienne employé de Shell, grâce au financement participatif de ce premier local d’une quarantaine de m2. Tous les produits alimentaires sont bio, de saison et font travailler les artisans locaux. Ici, les passants peuvent laisser leurs bocaux en verre à disposition d’autres consommateurs, venir faire leur compost ou encore acheter du fil dentaire en bambou. Près de 300 produits sont minutieusement disposés pour repousser nos manières de consommer. L’avoine en vrac avec le chocolat sont les produits phare de ce quartier Est londonien.
L’objectif de cette aventure est de devenir un pôle du « zéro déchet » avec ateliers où l’on consomme autrement pour l’avenir de la planète, mais aussi surtout pour le nôtre…